Les magnifiques étoles de Lyon
La météo annonçait des températures estivales, j’en ai donc profité pour rendre visite à une amie habitant la région lyonnaise… Détente, ballades, conversations coquines et bien évidemment shopping au programme, rien d’étonnant pour une fashion victime comme moi… Et pourtant rien ne s’est passé comme prévu.
Qui aurait cru que je me délecterai de plaisir dans une boutique d’étoles, d’écharpes et de foulards en plein mois de mai alors que le soleil généreux remplissait les terrasses et qu’ensuite mes yeux savoureraient d’autres merveilleux délices qu’offrent la ville de Lyon. Tout a commencé au détour d’une rue où, malgré la conversation passionnante qu’entretenait mon amie, mon regard s’est posé sur une affiche de la fameuse maison des Canuts.
Plongeon hasardeux dans l’univers de la soie et de la fabrication française
Me voici dans la maison des Canuts en totale immersion dans l’univers de la soie et son histoire. Un voyage qui m’a permis de quitter la France. Eh oui, comme durant les grandes découvertes la caravelle voguant de l’Asie vers l’Europe, avec un arrêt principal à Antioche !
La maison des Canuts
Qu’est-ce qu’évoque la soie pour vous ? Je suis sûre la douceur, la beauté, une sorte de délicatesse et, bien entendu, prestige, sans oublier le taffetas, l’organza, la mousseline ou la crêpe… Ce merveilleux tissu au milieu de la porcelaine, des épices ou autre métal précieux voyageait dans des cales sales et puantes d’odeurs de sueurs et autres pour quelques années plus tard devenir le légendaire carré de soie Hermès que nombreuses d’entre nous raffolent, quelle histoire !
Dans le lieu insolite de la maison des Canuts se racontent cinq siècles d’histoire autour de la soie, des innovations, de l’industrie, du social et de l’art dont nous avons fait l’impasse ou totalement oublié de nos leçons d’histoire.
Fan de foulards et d’étoffes en tout genre, je vous avoue que je n’ai pu résister à la visite de la boutique attenante de ce lieu exceptionnel et n’ai pu me freiner à l’achat de plusieurs accessoires de modes. Bien sûr j’aurais pu acheter une étole sur une boutique en ligne glanée au hasard de la toile. C’est que je fait d’habitude et que j’ai fait dernièrement d’ailleurs. J’en profite pour partager avec vous cette découverte faite sur le web récemment.
J’ai trouvé une boutique mettant en avant la fabrication française : Echarpissime. Voici une étole de fabrication française que je me suis procuré sur cette boutique en ligne.
Au final, séduite par la qualité et le choix qui s’offrait à moi , j’ai ramené aussi de belles pièces de soie, de jolies étoles de Lyon.
Lyon : dernière étape de la route de la soie …
Saviez-vous que Lyon avait obtenu de François 1er une lettre patente donnant à cette ville le prestige de tisser la soie qui sera confirmé par Louis XIV qui fera de Lyon la capitale de la soie ? Cela a fait de cette ville la dernière étape de la route de la soie et a enrichi la ville qui a pour beaucoup vécu de cette industrie.
Le fameux métier Jacquard
A l’ère où nous pouvons acheter nos vêtements et accessoires de mode au plus bas prix grâce à l’industrie de masse, je m’extasiais devant des métiers à tisser encore en usage, devant de majestueux outils mêlant le talent, la précision et l’art. Echarpe, cravate, foulard, carré ou étole laissez-vous emporter par la bise du temps …
Pour certaines, il ne reste en vous que l’image du motif qui est posée sur cette magnifique étole en soie qui ne vous quitte jamais tellement elle est pratique, efficace et associée à vos tailleurs. Sachez que c’est grâce à cette merveilleuse invention française que représente le métier à tisser Jacquard. Il succéda au métier à la tire. En voici le principe en trois mots. Des perforations et des tiges dans une carte permettant de répéter des motifs à l’infini et de choisir la ligne de tissu appropriée, une aide précieuse pour toutes ces ouvrières techniciennes qui œuvraient chaque jour.
Un haut lieu de la confection textile mais aussi de la mode
Mais mon week-end ne s’est pas arrêté là. Mon amie s’est mise en tête de me raconter l’histoire de Lyon et plus particulièrement de la place qu’elle occupe dans le monde du textile. J’avais eu une grande idée de venir passer mon week-end ici, c’est sûr ! Bien évidemment, elle ne s’arrêterait pas à me raconter toutes ces merveilleuses choses, on se dirigeait vers un lieu que je n’oublierai pas et surtout où je reviendrai !
La ville aux précieuses étoffes
J’ai découvert que Lyon était un haut lieu de la confection textile en France. Au début, très dépendante de la cour royale, sa réputation à commencer à naître. Chaque période de l’histoire est accompagnée d’un style de mode à la lyonnaise qui évoluera en style à la française qui fera la réussite commerciale de la fabrique lyonnaise ou de la néo-gothique.
Ensuite, viendront la mode de la taille-douce, de la soie liturgique. Pour survivre, il a fallu réfléchir à la production en masse et surtout à la mondialisation. Après la seconde guerre, la refondation de la France a permis à cette grande ville de se centrer sur la haute couture et la restauration des tissus anciens afin de ne pas être enseveli par le déclin de cette industrie. C’est à cette période que vont naître les foulards et autres vêtements de créateurs, Dior, Chanel, Calvin Klein, Givenchy ou Gianfranco ferré.
La place des créateurs
Je n’avais pas les yeux bandés par un carré en soie Chanel mais mes yeux ont semblé s’ouvrir sur un joyau quand j’ai pénétré dans cette immense traboule rénovée de Lyon, le passage Thiaffait, sur les pentes de la croix rousse. Le village des créateurs, une réunion de boutiques de créateurs nouveaux, anciens et futurs. Lieu destiné à l’avènement de la mode puisqu’auparavant y siégeaient les grossistes en textiles.
J’ai quitté un magnifique espace de boutique pour les amateurs de pièces uniques avec regret, mais surtout, une véritable volonté d’y revenir. Je venais de vivre un week-end de shopping dans une ambiance historique au milieu du quartier antique de Lyon, une ambiance théologique sous l’égide de la basilique de Fourvière et des différentes traboules qui vous font valser dans la Renaissance. J’en redemande. Mon vœu est exhaussé, mon amie m’invite cet été pour trois jours … Vivement juillet !
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